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La France s'est qualifiée en quarts de finale au terme d'un match plein de suspens et de tension. La victoire 2 buts à zéro contre le Nigéria c'est dessinée à la toute fin de la seconde mi-temps et pendant longtemps, les Supers Eagles ont fait douter les joueurs Français, monopolisant souvent la balle et créant le jeu. Heureusement pour les supporters, les Bleus se sont imposés et affronteront l'Allemagne dans le match suivant, heureusement pour eux car le stress s'est fait sentir pendant près de 80 minutes, avant le but de Pogba. En effet, ce genre de match est un accélérateur de stress, un moment de tension où le rythme cardiaque augmente et la peur grandit.
Une étude Hollandaise datant de 1996 a montré, pour la première fois, une relation entre le résultat d'un match et la mortalité cardiovasculaire. Le temps d'une rencontre, les risques de crises cardiaques sont multipliés par 1,5 pour les supporters des deux équipes. Le même genre d'étude a été mise en place en 1998, durant la coupe du Monde en France, et a montré que le nombre d'admissions pour infarctus avait augmenté de 25% en Angleterre lors de la séance de tirs au but Argentine-Angleterre. Toujours dans ce sens, ces mêmes auteurs ont déterminé un risque relatif de 1,28 de mortalité cardiovasculaire, sur la période 1995/1999 lorsque les équipes des villes étudiées évoluaient à domicile.
Une dernière étude faite sur les supporters Anglais de Premier League, réalisée dans les années 1970-1980, a prouvé que l'effort cardiaque était plus important pendant un match que pendant un effort physique. Il perdurait pendant 90 minutes sans discontinuer, contrairement à un exercice sportif plus court. Les fans présentaient plus d'extrasystoles ventriculaires et supra-ventriculaires lorsqu'ils assistaient à un match que lors d'une épreuve d'effort.
Match Brésil-Mexique : les risques d'accidents cardiaques augmentent lors des grandes compétitions internationales
C'est le stress qui explique ces résultats, lors d'une rencontre, le rythme cardiaque d'un supporter augmente au fur et à mesure que le match se déroule. Il peut atteindre un paroxysme en cas de but ou de défaite et explose lors des séances de tirs au but. C'est surtout la force du soutien des équipes qui peut justifier ce phénomène : plus on soutien une équipe, plus le stress augmente.
En 2000, lors du championnat d'Europe des Nations conjointement organisé par la Belgique et les Pays-Bas, toute la nation Oranje était derrière son équipe. La confrontation France – Pays-bas n'avait pas provoqué une hausse significative d'accidents cardiovasculaire parmi le public Français mais une multiplication de 1,5 chez les Hollandais. Pour les scientifiques, cette différence s'expliquait par les pourcentages de population qui avaient regardé le match : 8% pour la France et 60% pour les Pays-Bas !
Il faut être un réel supporter et suivre à fond son équipe pour connaître des pics de stress intenses. Certains l'ont surement vécu lors du match France – Nigéria et le vivront encore plus pour le quart de final France – Allemagne. D'ailleurs, les supporters Allemands sont aussi concernés que les supporters Français, voire plus.
Une étude du New England Journal of Medecine a observé 4.279 patients allemands durant les précédentes Coupes du monde afin de relier stress émotionnel et événements cardiaques. Résultat ? L'incidence des urgences cardiaques s'est avérée 3,26 fois plus grande chez les hommes supportant la Mannschaft.
Un match de football est extrêmement stressant, encore plus dans les grandes compétitions internationales sur des matchs à élimination directe, n'importe qui peut battre n'importe qui et ce quel que soit le niveau. Lors du match Allemagne – Algérie, les Fennecs ont tenu la dragée face aux joueurs de Joachim Löw et ont surement dû porter beaucoup de torts aux supporters Allemands.
C'est la glorieuse incertitude du football qui permet cela et qui rend les matchs si prenants et si stressants, le rythme cardiaque s'emballe et la passion augmente. Autant dire que durant une rencontre, un petit peu de calme ne ferait pas de mal.
