Des manifestants contre le Mondial au Brésil, le 25 janvier 2014 à Sao Paulo (AFP, Miguel Schincariol)
Des manifestants contre le Mondial au Brésil, le 25 janvier 2014 à Sao Paulo (AFP, Miguel Schincariol)

Mondial-2014 : faible mobilisation hier au Brésil

La première journée de mobilisation anti-Mondial convoquée dans 36 villes du Brésil par le mouvement contestataire a fait un flop samedi, ne mobilisant qu'une poignée de Brésiliens.

Nous avions présenté ce vendredi la mobilisation qui allait se dérouler hier au Brésil. Lancé sous le mot d'ordre « la Coupe du monde n'aura pas lieu », ce galop d'essai était considéré comme un premier test de l'humeur sociale du pays ébranlé par une fronde sociale historique en juin 2013, en pleine Coupe des confédérations de football.

Une faible mobilisation

À moins de cinq mois du coup d'envoi du Mondial de football, la plus importante manifestation a rassemblé à São Paulo un millier de personnes qui ont bloqué la grande Avenue Paulista du centre-ville, d'abord dans le calme puis dans la violence. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l'ordre et des boutiques ont été vandalisées. Un peu plus tôt, devant le Musée des Arts de la capitale économique du pays, quelques manifestants, en majorité des jeunes, avaient déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire :

« S'il n'y a pas de transports, la Coupe va s'arrêter », en encore «  go home ! »

À Rio de Janeiro, à peine une centaine de manifestantspour presque autant de journalistes et le double de policiers -, ont protesté devant le Copacabana Palace, où sera logée la FIFA pendant le Mondial, ont rapporté des journalistes de l'AFP. Ailleurs qu'à Rio, la mobilisation a également été extrêmement faible, comme à Recife (nord-est) et Goiania (centre) où les manifestations ont rassemblé chacune une centaine de personnes.

Interrogé sur cette faible mobilisation, Alexandre Soares, professeur d'université et manifestant expliquait qu'en cette saison d'été beaucoup de gens se rendaient en vacances ou à la plage. Selon lui, il ne faut pas comparer avec les mouvements massifs de 2013, tout en étant persuadé que d'ici la compétition, la mobilisation allait s'intensifier. Aussi, il pense que si la mobilisation n'empêche pas au mondial de se dérouler, elle peut faire vivre un enfer aux sponsors, à la FIFA et aux abords du stade.

Un manifestant contre le Mondial au Brésil, le 25 janvier 2014 à Sao Paulo (AFP, Miguel Schincariol)

Des revendications autour de la facture du Mondial

Les organisateurs ont repris les slogans de la fronde sociale de juin 2013. Ils réclament des investissements massifs dans des services publics précaires (transports, santé, éducation) et dénoncent les dépenses colossales investies dans l'organisation du Mondial.

« Passe Livre », le mouvement pour les transports publics gratuits qui avait mis le feu aux poudres l'an dernier avec une manifestation à Sao Paulo contre la hausse du prix du ticket de bus, avait indiqué vendredi son soutien aux manifestations tout en précisant qu'il n'y participerait pas.

Depuis les manifestations intenses de juin 2013, celles-ci se sont poursuivies à Rio et São Paulo pendant l'automne (septembre-octobre). Toutefois, elles ont peu à peu perdu en intensité, en même temps qu'elles se radicalisaient, dégénérant en affrontements systématiques entre militants anarchistes de Black Blocs et la police militaire, avant de s'éteindre peu à peu.

Des manifestants contre le Mondial au Brésil, le 25 janvier 2014 à Sao Paulo (AFP, Miguel Schincariol) - 2

Une lecture sociologique de la baisse de la mobilisation

José Augusto Rodrigues, sociologue à l'Université de Rio (Uerj), estime qu'il y aura des manifestations pendant le Mondial. Selon lui, cette mobilisation de samedi a servi de thermomètre pour ce qui peut arriver en juin durant le Mondial. Il explique également que cette baisse de la mobilisation à pour cause la radicalisation de certains groupes, mais également l'apprentissage par les pouvoirs publics à maitriser ce type de mobilisation. En témoigne la mise en place d'un dispositif anti-émeute pour le Mondial.

Alba Zaluar, une autre sociologue de l'Uerj déclare quant à elle :

Ceux qui prônent le rejet de la Coupe du monde ont oublié de consulter le peuple brésilien. C'est un peu tard maintenant. Se sont-ils mis d'accord avec la population qui aime le football ?

De nouvelles manifestations auront-elles lieu durant la compétition malgré une mobilisation en baisse ? La réponse dans moins de 140 jours…

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